Innovation sociale

Bigbang des possibles en Maine-et-Loire

18 mars 2015
affiche de l'évènement : des buildings en ilôt au milieu de la nature

Possible pour le Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprise d’Angers de réunir 2000 personnes le 17 mars à Trélazé à l’occasion d’une soirée prestige intitulée le Bigbang des Possibles.
Possible encore de faire en sorte que ces 2000 personnes restent assises quatre heures durant sans que leur attention faiblisse.
Car possible enfin, de réunir théoriciens et expérimentateurs d’un développement respectueux de l’environnement avec des propos d’une densité exceptionnelle.

Il s’agissait sur fond de défis environnementaux, sociétaux et technologiques d’envisager les nouveaux horizons de l’entreprise à trente ans. Trente ans… une éternité si on en juge par les changements, transformations et mutations des trente dernières années. Qui peut savoir aujourd’hui quelle sera notre situation dans trente ans? Hubert Reeves lui-même, présent lors de cette soirée, n’a pas cherché à dessiner quelque contour de notre futur commun que ce soit. Il s’est contenté dans sa langue de pierre qui roule de nous raconter deux histoires : » la belle histoire », celle de la formation de l’univers il y a 14 millions d’années et « la moins belle histoire » celle de la naissance il y a 7 millions d’années de l’humanité  « cette espèce au comportement saccageur  » un fait qui amène l’astrophysicien et président  de l’association Humanité et Biodiversité à poser la question « l’intelligence serait-elle un cadeau empoisonné? »

Une nouvelle renaissance possible

Yannick Roudeau, conseil en stratégie durable, cherche quant à lui les raisons d’envisager un futur des possibles dans notre histoire. Nous serions aujourd’hui dans une situation a peu près comparable à celle de l’humanité de l’Occident au Moyen-Age captive alors du géocentrisme, cette croyance non négociable qui était que la terre était immobile et que le soleil tournait autour. Notre croyance à nous est  que nous ne pouvons pas nous développer sans sacrifier le vivant. La première Renaissance a permis de sortir du géocentrisme, une seconde Renaissance pourrait nous permettre de basculer dans notre réconciliation avec le vivant. Et si au delà de cette conciliation/réconciliation avec le vivant nous allions jusqu’à nous inspirer du vivant -tout simplement- en considérant que nous en faisons partie, que nous ne sommes pas une espèce hors sol? Telle est l’approche d’Isabelle Delannoy fondatrice de Do Green structure qui promeut l’économie symbiotique, un modèle de développement économique durable qui inscrit dans une boucle vertueuse développement, respect du vivant et restauration des liens sociaux. Une expérimentation en cours est à la croisée des concepts d’économie symbiotique et de biomimétisme, celle de la ferme du Bec Hellouin. Cette ferme produit en abondance (productivité dix fois supérieure par unité de culture à celle de l’agriculture conventionnelle) grâce à la permaculture (solutions inspirées des écosystèmes naturels). Une autre microferme de permaculture est à l’oeuvre depuis 2013 en Touraine (1,4 ha) dirigée par Maxime de Rostolan. Cette seconde expérimentation toujours conduite en relation étroite avec l’INRA a cette fois pour objectif d’historiser et modéliser la permaculture  et d’évaluer ses performances économiques et écologiques de manière à favoriser son essaimage dans un futur proche.

Les possibles en pratique

Et puis il y a ces entrepreneurs et leurs équipes qui ont fait le pari de l’innovation radicale et qui produisent d’ores et déjà de la richesse sans violence envers l’environnement. C’est le cas d’Interface, groupe pionnier de l’écologie industrielle spécialisé dans la fabrication de dalles de moquette. Il y a vingt ans déjà son fondateur visionnaire Ray Anderson décrétait la Mission Zéro (pour zéro impact sur l’environnement) avec en année buttoir 2020. C’est le cas également de Rémy Lucas, inventeur de la plasturgie bleue à Saint Malo. Son entreprise Algopack est la première entreprise au monde à fabriquer un bio matériau à base de goémons (algues brunes) compatibles avec l’alimentaire et la dermatologie et transformable sur les lignes de fabrication des plasturgistes. Depuis la culture des algues (pas de prélèvements sur la ressource naturelle) qui favorise l’oxygénation de l’océan et la culture rapide par cette oxygénation des coquilles Saint Jacques, jusqu’au recyclage intégral des produits, Algopack est une entreprise radicalement innovante.

Une soirée inspirante qui nous ouvre sur tous les possibles!

 

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